Ça fait plus d'un an que j'ai pris conscience des ajustements à faire dans mon assiette et dans ma tête. Que j'ai décidé que c'est pas parce que j'étais vraiment hyper poche en éducation physique en 2ème année que ça doit marquer le reste de ma vie au fer rouge.
Ben voyons. C'est -clair- qu'au naturel Miss K c'est un hippopotame. |
Ce qui me fait peur c'est ce qui suit souvent le compliment. Certains sont convaincus qu'ils n'y parviendraient pas avant même de réfléchir à un plan d'attaque. Il semble que maigrir soit associé soit à de grandes privations ou à des efforts physiques surhumains. De un, personne n'est bien après avoir trop mangé ou mal mangé. Manger correctement ça s'auto-récompense. Deuxièmement, il n'y a rien de tout ça qui puisse changer autrement que graduellement, ce qui fait que l'effort requis est minime mais la constance, elle, impérative.
Je vais courir un demi-marathon, je me sens mieux que jamais dans ma vie, mais ce qui semble compter pour la moyenne des gens c'est que je suis moins grasse. Ça me frustre et au bout de cette frustration il y a une colère sourde : celle d'avoir été en guerre contre mon corps pendant très longtemps.
J'ai perdu près de 70lbs à ce jour. Je voudrais éviter de balancer des chiffres mais il semble que ce soit la seule chose qui cimente dans l'esprit des gens que je n'ai pas pris genre, 3 boîtes de thé magique et tadaaa! Disparition du bourrelet! 70lbs donc. On ne tient pas le cap tout ce temps sainement en se faisant violence. Mon défi principal était de ne pas haïr mon corps, de prendre patiemment une bonne décision à la fois et surtout de me convaincre qu'il n'y en aura pas, de résultat final, plutôt une progression chaque jour sans besoin ni envie de mettre le cap sur les crottes de fromage de manière durable.
On ne retrouve pas la santé à coup de violence. On la retrouve en se brandissant un drapeau blanc et en se roulant dedans aussi longtemps qu'il le faut pour ne pas se faire du mal avec des pensées négatives et des habitudes stupides. Puis bon, certains jours, ça ne marche pas, alors j'attends et je laisse le nuage passer.
Tous les jours, je vois des gens obèses se faire traiter comme de la merde parce que c'est si facile de juger sans avoir la moindre idée des circonstances de leur existence.
J'appelle à la trève. On va tous vivre jusqu'à en crever. En attendant, je tâche de lâcher un peu la superficialité et de prendre en même temps la pleine responsabilité de ma santé physique et mentale. Je déclare unilatéralement une trève avec mon corps parce qu'il me surprend tous les jours par sa résilience et sa capacité d'adaptation. Je souhaite à tous ceux qui sont en guerre contre le leur d'avoir l'occasion de se dépasser.
Que chaque jour apporte sa victoire!