dimanche 31 octobre 2010

bibi se lance dans le bleu

Depuis ma dernière publication, je commence à m'améliorer en piscine. Pouvoir faire 1km par séance, ça fera sourire les grenouilles (et chanter les écureuils?) mais pour moi c'est un Big Deal. Avoir 3 Big Deals par semaine, c'est très motivant.

Autant j'aime Total Immersion pour les conseils faciles à intégrer, autant Swimsmooth.com m'aide à voir les trous dans mon fromage qui commence à prendre. L'avantage du premier c'est que le coach sur les clips concentre beaucoup ses interventions sur le fait d'être à l'aise et de prendre plaisir aux mouvements. Le second est très fort pour aider une débutante comme moi à placer un rhythme dans tout ça.

Je me rends compte que les cours de natation que j'ai eus quand j'étais petite n'ont eu que le mérite de me faire nager, on ne m'a jamais expliqué la plupart des choses de base qui font qu'un crawl ne ressemble pas à une noyade : expirer continuellement dans l'eau, par exemple. Le beau côté à cette médaille c'est que tant que je garde une attitude ouverte, toutes les améliorations possibles peuvent m'appartenir.

Je suis le plan de triathlon olympique de Guy Thibault dans entraînement cardio : sports d'endurance et performance. C'est un compromis élégant en quelque sorte : ça me prend un plan intelligent qui vient me chercher dans mes forces et mes faiblesses, divisé en phases, bien balancé dans ses volumes et ses intensités. J'ai un horaire un peu trop twit pour pouvoir me joindre à un club et les plans de Guy m'ont énormément aidé en vélo l'année dernière et en course à pied cette année. J'y vais avec une confiance aveugle d'autant plus que mes buts pour l'avenir immédiat ne sont pas trop ambitieux.

C'est trop avancé pour moi en natation pour le moment alors je fais 3 semaines d'acclimatation : je fais les durées prescrites pour la natation sans jouer avec l'intensité trop trop (je vais me glisser un 100m plus rapide 2-3 fois par séance mais c'est tout). Je fais mes courses type mémère tel que prescrit au début de la phase de progression en natation. Pour le vélo, il se fait techniquement bouder à ce moment-ci, alors je me limite à mes transports.

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Il se passe quelque chose de merveilleux par contre : tout ce travail en rythme et en douceur semble se transférer à la course à pied admirablement. Je laisse le moniteur cardiaque et le footpod me crier après pour faire les intensités prescrites et il semblerait que ma nouvelle vitesse cruise control soit la vitesse à laquelle j'ai couru le demi. Si je me fie au calculateur de Macmillan (coupez le son, c'est épouvantable, sa musique de fond), les astres sont alignés pour que j'améliore pas mal mon temps de demi en février. Je vais simplement m'assurer d'avoir juste assez de volume d'ici là, sans pousser, et tout devrait tomber en place.

Et si ça ne tombe pas en place? Ben, on ne sera qu'en février, j'aurai le temps de rectifier le tir. Puis on ne sait pas trop, si les tests de FK sont négatifs, il se peut que mes plans de 2011 changent pas mal. Vive la planification.

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Mon problème principal en ce moment? Mon maillot est devenu trop grand (en fait, la totalité de mon linge est devenu trop grand, mais c'est une histoire pour un autre jour). J'y vais mode ghetto avec un bon gros noeud dans les bretelles en attendant de pouvoir les raccourcir correctement. Il y a très certainement de pires problèmes en ce bas monde.

Parallèlement à ce problème il y a que ma perte de poids est soudainement devenue plus visible (Pour citer ma maman : je suis passée du dégonflement à l'amaigrissement?) et qu'on me demande si je mange autre chose que de la salade un peu trop souvent à mon goût. Si quand j'étais en surpoids on me disait que j'étais «juste correcte de même», maintenant mon entourage s'inquiète de me voir manger de la salade parce que je suis à un poids-santé. Faudrait que je me lance dans le Double down de KFC maintenant?

De l'autre côté il y a ceux qui se sentent dans l'obligation de m'avertir que c'est IMPOSSIBLE de faire du sport en mangeant peu de glucides et que le gras c'est une mauvaise source d'énergie qui donne le cancer. Je suis certaine que j'aurais plus de pep de sprinteuse si pouvais caler un gatorade, mais je préfère ne pas faire de crises d'épilepsie et perdre 10 secondes du kilomètre. Ça m'attriste que des gens craignent pour ma santé quand je n'ai jamais été en aussi bonne forme parce que mes habitudes ne sont pas celles que la diététiste de l'émission machin recommande.

Mais bon, on peut toujours faire un peu mieux côté cuisine. Cette semaine, je veux réussir à ne pas manger au resto pour le lunch toute la semaine. Tiens-toi bien, paresse matinale? Ick. 

jeudi 14 octobre 2010

Se commettre.

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis mon annonce de trève. Depuis, un demi-marathon sous la ceinture, j'ai quelques réflexions qui me chatouillent. Ce billet en est un que j'ai écrit dix mille fois dans ma tête sans jamais me rendre au clavier d'ailleurs. Pourquoi tant de réserve? Parce que la suite exige que je me commette.


Au début de l'année, je participais à un événement du ministère du Développement économique, innovation et exportation, le Salon des TIC. J'y présentais les productions de la compagnie pour laquelle j'ai la chance de travailler. Je vous épargne les liens, ce n'est pas le sujet de ceci. Donc, salon corporatif, tout le monde est habillé en gris-bleu devant des kiosques gris-bleu sauf moi et une stagiaire en communication formidable qui tenions le fort. Je détonne comme d'habitude mais disons que c'est plus criant qu'à l'habitude. M'enfin. Ce n'est pas une mauvaise chose car notre kiosque suscite beaucoup d'intérêt. J'aime rencontrer des gens, j'aime ce genre d'événements, mais ce n'est rien qui ne vienne me chercher à grands renforts de mains dans les tripes habituellement.

Mais voilà que les gentils organisateurs du salon ont embauché Pierre Lavoie comme conférencier pour animer un dîner, présidant sur une assemblée de tables de 8 qui ne se connaissent pas réseauter (en n'écoutant pas la conférence?). Pierre Lavoie, conférencier, donc. En sa qualité de motivateur j'imagine, mais en sa qualité d'être humain par défaut. Pierre raconte tout : de sa sédentarité passée à toutes les épreuves personnelles qu'il a traversées et à son combat pour faire avancer la recherche sur les maladies orphelines.

J'ai braillé comme une Madeleine avec autant de discrétion que possible, mais ça ne devait pas être très discret. 

Je pourrais consacrer des heures à analyser de quelle manière son intervention m'a touchée. Reste qu'une partie en particulier rejoint ma pensée aujourd'hui, celle où il entretenait l'assemblée sur la crédibilité, sur le passage obligé de se bâtir une crédibilité pour ensuite plonger, foncer, se commettre. Dans son cas, aller à Kona pour se dépasser, c'est une chose. Annoncer qu'on y finira dans les X premiers, c'est passablement plus susceptible de foutre la trouille.

Alors voilà. Je n'ai écrit que très peu sur mon demi-marathon parce que j'ai la trouille. J'ai fait 2h16.  Je visais 2h15 dans mes plus grands rêves alors pourquoi s'emmerder avec la minute de plus ? Surtout que je l'ai passée dans une toilette portative, la minute de plus. Parce que je sais que je peux faire mieux et je sais que je veux faire mieux, et je sais que je vais faire mieux.  Mais en l'annonçant, je me commets.

Et si ce n'était que de la course, ça ne serait pas si mal. Mon sport c'est le vélo, la course, c'est une manière pour moi de me tester plus fort, mais il n'y a pas que ces deux amants.  Il y a la nage aussi. On me dira, ben ça sent le triathlon non?

Mais c'est que je suis à chier en piscine.
Pas que je déborde de talent en vélo ou à pieds, mais en piscine, je suis à chier. Pourquoi? Parce que je stresse dans l'eau, je me mets à nager tout croche, 200m et je cherche mon souffle qui, invariablement, est là où je ne l'ai pas pris. Je nage sans grâce parce que j'ai toujours voulu nager bien et vite. Je nage sans grâce parce que j'ai longtemps nagé pour tout le monde sauf moi.  Pour montrer que je suis capable, que je ne suis pas juste un goon au water-polo mais que je peux transposer sans effort mon endurance gagnée ailleurs.

Ce qui, vous l'avez deviné, ne fonctionne pas comme ça.


Alors voilà. Je me commets. Je suis à chier en piscine, mais je veux faire mieux. J'ai couru mon demi au rythme matante, mais je veux en courir un plus rapide, et courir le double en 2011. Je rêve de faire un Ironman, et pire que ça, quand je suis allée à Kona il y a quelques années, j'ai fait le voeu d'y prendre le départ pour le Ironman un jour. Pourquoi? Parce que ça me ressemble terriblement et pas du tout à la fois.


Ça fait que c'est ça. Je viens de me commettre.

On m'a déjà dit que c'est la partie la plus difficile à survivre.